Plumplum! Messages : 487 Points d'Or : 134 Avertissements (F) : Feuille de sucretteÉpisode en cours : 18Meilleur l'o'm avec : Nathaniel (mais pourquoi ?) et LysandrePersonnage préféré : Lysandre l'unique, le seul ! (Conscience : même pas vrai, tu les kiffes tous...) | Jeu 26 Avr - 11:06 | |
| Bienvenue à l'une de mes petites histoires,
Celle-ci est tirée d'un rêve un peu étrange, mêlant personnages de manga, du jeu AS, et de mon imagination... Autant dire que le mélange est surprenant. Comme ça a l'air de plaire sur AS, j'ai décidé de regrouper les chapitres, ici, pour plus de cohérence et pour ceux et celles que ça intéresse. Par contre, vu le nombre d'histoires que j'ai et vu comment j'écris, pas de bousculade, please. xD
Bonne lecture. ^^
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Samurai Pepper & Salt Être une fille... - Prologue:
Au Japon, dans une petite province reculée et paisible, où on développe l’art de vivre suivant le bushido, code d’honneur du samurai, des bruits résonnent au détour d‘un jardin. Sous le soleil éclatant du midi, des coups de bâton ainsi que des cris se font entendre. Un entraînement au combat de sabres en bambou se déroule. Malgré ma taille fine, vêtue du kimono gris aux armoiries du dojo familial, je tiens en joue un adversaire de forte corpulence lui aussi vêtu du même habit mais de couleur blanc. Cet homme d‘un certain âge dont les cicatrices sur le visage et les bras laissent deviner un combattant redoutable est mon père. Il est le maître dans ces lieux et entraîne depuis qu‘il est à la retraite quelques disciples à la baguette.
_ Senseï Toyohashi, hurle brusquement un grand maigrichon accoutré de la même façon que moi.
Je me retourne alors sur celui-ci avec de grands yeux ébahis. Il semble essoufflé mais je n‘ai pas le temps d‘observer plus qu‘un grand coup de bambou me fracasse la tête accompagné d‘un sermon.
_ Aïe ! M’écris-je. _ Idiote ! Ne te déconcentre pas aussi facilement. Tu ne fais qu‘ouvrir la voie à ton adversaire. _ Je suis désolée père, dis-je en me frottant la tête et retenant mes larmes. _ Il sera bien temps d’être navrée une fois morte ! Mais qu’ai-je fais pour avoir une enfant pareille ?
Son humeur massacrante, comme toujours avec moi, me rappelle sans cesse que je ne suis pas le garçon qu‘il aurait tant aimé avoir. Dans ce monde, seuls les garçons peuvent prétendre accéder aux écoles les plus dignes de l‘élite des arts martiaux. Le rêve de mon père aurait été, si j‘avais eu la chance d‘être un garçon, de suivre ses pas en allant dans l‘une de ses prestigieuses écoles. Malheureusement ce n‘est pas le cas et de jour en jour, j‘ai l‘impression de le décevoir un peu plus, pourtant je fais mon possible pour qu‘il soit fière de moi. Seulement il ne le remarque pas… Mon père excédé se retourne alors vers Toshiro, le garçon qui m‘a fait sursauté et mon ami, accessoirement. Rien qu’en l’observant, on voit à quel point le regard furieux de mon père, notre senseï, le met mal à l’aise.
_ Crâne d‘œuf, l’interpelle-t-il à cause de sa tête rasée et lisse, pourquoi as-tu interrompu l‘entraînement ? _ Je… C‘est… Madame Toyohashi, elle m‘envoie vous dire que le déjeuner est prêt… _ C’est pour ça que tu me déranges ? Hurle-t-il. Le garçon se tortille et n’arrive pas à s’exprimer mieux. _ Bien, souffle alors mon père, la leçon est finie. Vous pouvez disposer.
Les élèves qui étaient jusque là assis en tailleur se relèvent pendant que je salue mon adversaire. Puis je ramasse les affaires qui traînent alors que mon père et les autres élèves sont déjà partis se mettre à table. Seul Toshiro décide de me donner un coup de main. Malheureusement pour lui, je ne suis pas d’humeur à rire après les remontrances qui m‘ont été faites.
_ Je te remercie, fis-je, tu aurais pu attendre deux minutes que le combat se finisse. _ Tsuki… Je suis vraiment désolé, me répondit-il avec un air de crocodile mort d‘amour.
Quand il me fait des yeux pareils, je ne résiste pas longtemps car je me rends compte rapidement que je suis rude envers lui. Mon cœur se serre. Dire que Toshiro est certainement la seule personne en qui je peux avoir confiance et qui comprends ma souffrance. Son père l’a aussi rejeté pour ce qu’il était et depuis il vit avec nous au dojo contrairement aux autres disciples qui rentrent chez eux le soir. En somme il est le grand frère que je n’ai jamais eu.
_ Non, c‘est moi qui le suis… Surtout que tu as la gentillesse de m‘aider. _ J‘attends surtout que l‘orage passe, rougit-il. Sinon, je n’aurais pas de rab à midi ! _ Quoi ? M’exclame-je. Même pas tu ferais ça pour mes beaux yeux ? Ventre sur pattes !
Nous rions de bon cœur à ma sottise, même s‘il est vrai que c‘est un estomac ambulant. Il est capable d‘ingurgiter six plats différents en l‘espace d‘une demi-heure. Autant dire qu‘il est le cauchemar de ma mère qui prépare toujours nos repas. Lorsque Toshiro et moi, nous nous posons avec nos plateaux de sushi autours de la table, mon père choisit ce moment pour se lever et annoncer à l‘assemblée générale :
_ Dans cinq mois, vous participerez au grand tournoi réservé normalement à l‘élite des écoles d‘arts martiaux. Je compte sur vous pour faire honneur à notre dojo. D‘ici là, l‘entraînement deviendra plus intensif.
Un seul cri de joie général, qui ressemble plus à un cri de guerre pour se motiver, s‘élève alors. Puis le retour au calme et aux discussions communes reprennent dès lors que le chef s‘assoit. Toshiro entre deux bouchées me fait remarquer :
_ C‘est trop génial ! Ils verront de quel bois, nous sommes fait ces soi-disant écoles d’élites ! _ Oui, rétorque-je un poil sceptique, on verra si nous en sommes à la hauteur. Mais… je me demande comment il a fait pour tous nous y inscrire… _ Sûrement grâce à ces anciennes relations et sa réputation de militaire, me répondit-il souriant le nez dans un bol de riz. _ Mais non, crâne d’œuf ! Ce n‘est pas de ça que je te parle ! C‘est… _ Ma chérie, interrompt alors ma mère d‘une voix très douce, tu iras voir ton père après ton repas. _ Pourquoi ? Demande-je intriguée. _ Il doit te parler d‘une chose importante.
Puis elle partit en cuisine me laissant sur ses paroles énigmatiques. J’observe mon père qui lui aussi s’en va. Je sais exactement où il va s’installer. Une question me trotte alors dans la tête : « Que pouvait-il avoir envie de me dire au point d‘interrompre le moment de son thé, lui qui aime tant le boire dans le calme et la volupté ? » Les bruits des baguettes de Toshiro me rappellent aussitôt que si je souhaite manger, je ne dois pas traîner en rêvasserie. Oui, car mon ami a la fâcheuse habitude de piquer dans mon assiette et ça même si j‘ai encore faim. Son argument favoris : « Tu es une fille et ça a moins besoin de viande ! ». Du coup, on se chamaille souvent à coup de baguettes. Mais bon, aujourd‘hui je suis pressée et il n‘a pas, à son grand désarroi, le temps de piocher dans mon repas. Je me faufile silencieusement jusqu’à l’entrée de la salle de repos de mon père. L’endroit est calme, on entend juste le bruit des oiseaux et la fontaine en bambou cogner contre le rocher et l’eau se déversant. Une odeur de thé vert flotte dans l’air pendant que j’attends irrémédiablement son autorisation.
_ Prend place, me dit-il au bout de cinq bonnes minutes.
Je m‘installe sur mes genoux, à la façon d‘une geisha, élégante et droite. Malgré mon impatience de savoir ce qu‘il me veut, je ne prononce pas un mot. En revanche, je le regarde boire son thé à petite gorgée. Assis en tailleur sur un tatamis, il semble réfléchir.
_ Tu ne pourras pas participer au tournoi, déclare-t-il enfin en posant sa tasse en terre cuite devant soi. _ Pourquoi ? L‘interroge-je en contenant ma colère en serrant fort les pans de mon kimono. _ Tu le sais très bien, me réplique-t-il tout aussi sèchement.
C‘est vrai, je connais la raison, que trop bien même. Mais en ce jour, j‘en ai plus qu‘assez qu‘on me rabâche la même chose. C‘est pourquoi, je me lève furieuse et déverse une infime partie de ce que j‘ai sur le cœur en m‘écriant :
_ C‘est absurde ! Je suis tout aussi capable qu‘un garçon ! En plus, je suis plus forte que la plupart de tes disciples, si ce n’est pas tous ! _ Crois-tu vraiment ça ? Fit-il sur le même ton. Il n‘y a pas encore une heure, tu as été déconcentrée pour un rien… Ta place n‘est pas sur un terrain. _ Et toi, comment peux-tu me l‘affirmer ? C‘est bien de ta faute si j‘ai dû apprendre à me battre ! Toi, qui voulait un garçon mais à la place tu as une ratée, infoutue de suivre ton exemple ! Toujours toi, qui ne t’intéresse à rien d’autre que tes disciples sans te soucier un seul instant de ce que je ressens ! Toi, le monstre d‘ég…
D‘un bond, il se lève et sa main claque sur ma joue. Le temps que je comprenne qu’il m’a giflée, le silence est complet. Les oiseaux s’arrêtent de chanter et le bambou semble figé dans le temps. Puis de nouveau, il reprend sa course brisant la glace. La gifle que j‘ai reçu a endolori ma joue mais c‘est dans le cœur que ma souffrance est persistance. Je ne comprends pas cet homme et dans l‘immédiat je ne souhaite pas en savoir plus. Comme figée, je ne peux alors que le défier d‘un regard noir qui en dit long sur mes sentiments.
_ La discussion est finie, lâche-t-il soudainement d‘un ton plat mais austère.
J‘ai eu l‘envie d‘être sarcastique mais devant un bloc de béton pareil ça aurait été chose vaine. Je préfère partir poings serrés et me changer les idées hors de ce dojo. Je traîne alors mes guêtres en ville. Ici, voir des accoutrements de kimonos ou de cosplays, est chose courante, je ne dépareille donc pas dans le paysage et c‘est déjà un bon point. Alors que je me calmais les nerfs dans un parc, étendue sur l‘herbe avec mes longs cheveux bruns détachés, je vois un défilé de l‘école de l‘étoile d‘or. Celle-ci est reconnue comme étant une des plus prestigieuses écoles d‘arts martiaux. De là, où je suis, je n’aperçois que quelques habits rouges et or et j’entends le battement d’un tambour comme pour une annonce, mais il y a bien trop de monde. Puis sans vraiment le vouloir, j‘écoute une conversation entre deux inconnus non loin de moi.
_ Il se passe quoi ? Demande l‘un. _ Tu sais l‘école des samurai là… Bah… Elle recrute toute personne susceptible de vouloir suivre un entraînement d‘arrache pied.
A ce moment là, un homme vêtu des apparats rouges et ors comme j‘ai pu apercevoir tout à l‘heure, me tend un tract et continue sur sa lancée. Je triture le bout de papier dans tous les sens. En le lisant, une idée me vient. Je vais prouver à mon père que je suis aussi capable que n‘importe quel mec de rentrer à l‘étoile d‘or. Les recrutements se font dans trois jours d‘après le prospectus. Ce qui me laisse le temps de planifier ma fuite, en seulement trois petits jours…
Epreuves... - chapitre 1:
_ Messieurs, si vous êtes ici aujourd‘hui c‘est que vous avez la volonté et la foi d‘acquérir la force, la puissance et la réputation d‘un samouraï. Seulement, peu d‘entre vous seront dignes de poursuivre l’entraînement de l’étoile d’or, car il vous faudra surmonter les épreuves imposées à ce jour, tel est le discours d‘un des moines guerriers du monastère.
Sous ma casquette, je regarde d‘un œil discret les participants. Il n‘y a que des hommes, évidemment hormis moi, tous sont de tailles, d‘âges et de contrées différents. Nous devons être une bonne centaine à participer, c’est pourquoi j‘arrive à me fondre dans la masse surtout avec l‘accoutrement que j‘ai mis.
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Il y a encore quelques heures, j‘ai faillit ne pas pouvoir venir… Toshiro sentant que je préparais un mauvais coup tenait absolument à savoir ce qu‘il n‘allait pas. Crâne d‘œuf est loin d’être facile à duper, il voyait bien que ces trois derniers jours je l‘avais évité, m‘entraînant de plus en plus et ne lui disant plus rien. Je savais pertinemment que j‘aurais des problèmes avec lui… Je n‘avais pas envie de mentir à ce garçon que je considérais comme mon frère pourtant je ne pouvais rien lui dire sur ce que je prévoyais de faire. Je n‘eu guère le choix cependant quand il me demanda ce que mon père m’avait dit ou fait pour que je me mette dans un tel état. Je lui ai simplement répondu en le regardant droit dans les yeux :
_ Il ne pourra jamais m’apprécier, je ne suis qu’une fille… J‘ai juste… besoin de m‘aérer l‘esprit.
J‘ai fermé les yeux un bref instant, le temps de reprendre ma respiration. Un laps de temps très court mais assez pour que Toshiro m‘attrape la main et me fixe d‘un regard intense comme je ne lui en avais jamais vu encore. Surprise, je me perdis un court instant dans ses yeux noisettes. Un homme, il en était devenu un. C‘était ce que j‘y avais lu avant de reprendre ma main, détourner mon regard gêné et le quitter ainsi pour, quelques minutes après, couper mes cheveux, enfiler un gros sweat et mettre une casquette.
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_ Il y a trois épreuves en tout à passer, continue le moine, chacune vous testant sur un point précis et indispensable pour suivre l‘entraînement. Pour ceux qui auront la chance de réussir la première, vous en apprendrez plus sur la suivante. En attendant, voici la première épreuve : celle de force !
De grandes portes s‘ouvrent devant nous, laissant entrevoir un couloir où les gens se pressent et se bousculent. Dix par dix, des hommes rentrent dans une salle. Lorsqu‘enfin arrive mon tour, un homme nous accueille et explique :
_ Vous avez ici des sortes de « punching-ball » qui vont mesurer votre force. Si vous faites moins de 50 points de pression, vous sortirez à gauche et on vous guidera jusqu‘à la sortie. Pour les autres, vous prendrez celle de droite et on vous expliquera la suite. Messieurs, il vous suffit de frapper le plus fort possible. Mettez-vous à un poste.
Les participants avec moi s‘exécutent, et nous nous alignons chacun devant une machine. Un mec grand et à l‘allure costaud me toise du regard et se targue :
_ MOUHAHA… C‘est quoi c’te crevette ? Hé, p‘tit, tu ferais mieux d‘aller jouer ailleurs ! Tu pourrais t’blesser ! Dis, tu m’écoutes le morveux ? … Tu veux pas que j’appelle ton pôpa pour qu’il vienne te chercher ?
Je ne bronche pas, mais excédée par sa remarque, je frappe d‘un grand coup sec. La machine s‘emballe alors puis annonce le chiffre de 88. Le gros balaise laisse tellement sa bouche grande ouverte, qu’il pourrait gober des mouches. Stupéfait, un des moines vient et demande à un autre :
_ Il n‘y avait pas un problème avec celui-là ? _ HAHA, rigole l‘homme à côté de moi, j‘le savais qu‘une crevette pareille ne pouvait pas faire un tel score ! _ Effectivement, fit l’autre en regardant son bloc note, il faut rajouter quatre points au score. Ce qui fait un score de… 92, le meilleur jusque là ! Vous pouvez aller à droite jeune homme. _ QUOI ? S‘écria la montagne de muscle hébétée. Comment est-ce possible ? Attend la crevette, m‘interpelle-t-il alors que je m‘éloigne. Tu vas voir mon score !
Je patiente et le regarde alors qui à son tour, tape sans retenue et fait un nombre de… 46 points.
_ Que du vide… aussi bien dans les bras que dans la tête, affirme-je calmement en tournant les talons et laissant les deux moines le calmer alors qu‘il s‘époumone des injures à mon égard et sur l‘épreuve.
J‘arpente un autre couloir, un peu long, qui débouche vers l‘extérieur. Sur la place, il n‘y a déjà plus de la moitié des participants qui ont été rejetés. Nous attendons que tous les participants soient passés avant d‘entamer la prochaine épreuve. Quelques moines nous surveillent et le silence règne comme jamais je ne l‘avais entendu. L‘attente est longue, mais au bout d‘une heure, on nous annonce enfin :
_ Voici la deuxième épreuve qui testera vos réflexes. Le jeu est simple, il vous suffira d‘attraper ce laser, de viser et de tirer sur les cibles portant une croix rouge. Attention, les cibles peuvent se mouvoir et ne pas être de la bonne couleur ou de la bonne forme. Seuls ceux qui auront atteints toutes les cibles pourront accéder à l‘étape suivante.
On nous passe alors des lasers ressemblant à des fusils. Bizarre, pense-je, des moines avec du matériel aussi sophistiqué, ce n’est pas chose courante. Je me serais plutôt attendu à un tournoi entre participant… L‘épreuve se déroulant dans une pièce immense ressemblant à une jungle et en solo, personne ne vient déranger ma concentration. Malgré la peur de rater une cible ou d‘en viser une mauvaise, l‘adrénaline dans mes veines, permet de décupler mes forces et d‘agir avec précision au bon moment.
En un rien de temps qu‘il faut pour le dire, j‘accède à la dernière épreuve. Où là, encore une fois, j‘attends à nouveau sur la même place avec d‘autres personnes. Quelques discussions s‘élèvent, je reste silencieuse. Mais un peu fatiguée, je m‘assois en tailleur à même le sol et tente d‘enlever les touffes d‘herbes sur mon pantalon.
_ Qu‘est-ce tu fous par terre ? Me demande alors une voix inconnue. Tu ne vois pas qu‘tu déranges ? _ J‘vois pas qui je pourrais déranger, réplique-je en levant un œil vers cet homme.
Il est aussi jeune que moi, je dirais quatorze ou quinze ans, un regard gris, des cheveux noirs corbeaux et un air qui dit : « caractère de cochon »…
_ Si moi, tu m‘déranges ! Pousses tes fesses l‘avorton ! _ Tu n‘as qu‘à me contourner, dis-je après avoir vérifié à gauche et à droite. _ Non, j’veux passer tout droit ! _ Tu cherches la bagarre ? L‘interroge-je alors l‘air sceptique. _ Ouais, je m‘ennuie… _ Si la dernière étape, c‘est de te botter les fesses, j‘en serais ravie ! Mais là, je m‘en balance, alors va trouver quelqu‘un d‘autre. _ Tsss… T‘es pas drôle… Et puis qui t’dit que c‘est pas moi qui vais te laminer ?
J‘hausse les épaules en guise de réponse. Il soupire alors, tourne les talons et va direct interpeller une autre personne. Cette dernière semble très sereine. J‘ai l‘impression qu‘il va se prendre encore un râteau. Bingo ! Je sourie, au moins il m’a fait passer le temps cet idiot. Sur la centaine de personnes au départ, il n’en reste plus qu‘une vingtaine… De quoi vous donner la chair de poule. Je me relève car on nous explique la dernière épreuve.
_ Le but est simple, il suffit de trouver la sortie du labyrinthe. Vous partirez tous en même temps. Vous pouvez ou non vous alliez avec d’autres personnes, comme les combattre. Mais sachez que votre parcours sera semé d’embûches et qu’il vous faudra répondre à cette énigme : « Lorsque le vent soufflera, les deux singes réunis soutiendront le portique de l‘amour grandissant. ».
Je jette un œil furtif aux alentours. Y’aurait-il quelqu’un comprenant cette phrase ? Tout le monde semble dubitatif… Je constate par la même occasion que le type de tout à l‘heure me regarde. Que signifie son grand sourire ? Je sens que je ne suis pas au bout de mes surprises alors que mes pas m‘entraînent, mêlés à ceux des concurrents, vers un labyrinthe inconnu avec pour seule arme, mon intelligence. Je suis mal barrée…
Dernière épreuve. - chapitre2:
L‘épreuve est maintenant lancée. Des murs de buissons verts plus ou moins épineux nous entourent à une sorte de carrefour. Nous avons le choix entre sept chemins différents qui s‘offrent devant nous. Le huitième étant l’entrée derrière nous, barrée désormais par quelques moines guerriers. _ Vous avez jusqu’au coucher du soleil pour trouver la sortie du labyrinthe. Bonne chance à tous. Ainsi s’achève les dernières explications.
Il y a encore pas mal de participants et certains décident de se regrouper. Des duos se forment alors rapidement, pourtant je reste seule. Mon allure d’avorton n’y est sans doute pas étranger… Je n‘attends pas de savoir si je pourrai avoir un coéquipier que je me faufile dans un petit chemin à ma gauche qui semble un peu inhospitalier. A chaque nouveau pas, je reste à l’affût. Dans ma tête tout cogite rapidement. L‘épreuve semble simple, trop même ! Les participants ont-ils vraiment intérêt à s‘entraider ? Ou doit-on plutôt s‘affronter ? Et c‘est quoi cette énigme ? On doit trouver des singes ? Je ne pense pas être au bout de mes peines… Je m’arrête dans ma réflexion. Mes jambes m’ont menée devant un croisement, j’ai le choix… Gauche ou droite ?
Je m‘arrête subitement. Un bruit, plus exactement un craquement de brindille me surprend. Puis encore un autre se fait entendre. Ça semble venir de devant et se rapprocher de ma position. M‘a-t‘on repérée ? J’ai pourtant fait attention. Et est-ce un ami ou un ennemi ? Dans le doute, je me prépare à riposter. Mon souffle se coupe et je me cache discrètement contre l’un des buissons de façon à ne pas me faire voir. L’inconnu est là. Je me jettes devant lui pour un effet de surprise et je me retrouve nez à nez avec… un ouistiti ! _ Un singe ? M‘exclame-je déçue. Pfff… Je me mets à rigoler. Ce que je peux être idiote parfois ! _ Minute, me ressaisis-je, ça veut dire que…
Nous, le singe et moi, nous regardons en chien de faïence. Soudainement il bondit sur mes épaules et m‘ôte ma casquette dévoilant mon visage fin et mes cheveux coupés très courts. Ça a l‘air de bien l‘amuser, seulement j‘en ai bien plus besoin que lui. J‘essaye de l‘attraper tant bien que mal, mais l’animal est drôlement agile. _ Hé, rends-moi ça ! M’écris-je alors que celui-ci se met à pousser des petits cris en prenant la fuite. Il s‘ensuit une course-poursuite un peu folle à travers le labyrinthe. Les buissons bougent dans tous les sens, des cris surplombent les environs, provoquant panique ou étonnement chez la plupart des participants.
Au détour d’un taillis, je perds de vue le ouistiti pendant quelques secondes. Je m’aperçois alors que je ne sais plus du tout où je me trouve. Je n’ai pas le temps de réfléchir plus profondément que son cri strident m‘indique rapidement sa position. La course reprend au même rythme.
Au bout d‘un moment, le singe prend appui sur les branches et commence à faire des bonds un peu partout. Dans ma précipitation, alors que je tente de l‘attraper en plein vol, en faisant moi-même des sauts en prenant de l’élan, je n‘ai le temps que d‘apercevoir deux yeux qui me regardent ahuris. Mon pied s‘écrase alors contre la face de cette personne qui émet un cri. Cependant j‘arrive à attraper le singe et mettre ma casquette avant de retrouver la terre ferme sans encombre. Je n’ai pas le temps de me retourner que le singe prend peur et se blottit contre moi. _ Bordel ! C‘était quoi ça ? Tu vas me payer ça, toi !
C’était donc ça… l’effroi du ouistiti. Je bouge alors lentement ma tête vers cette voix hurlante et inhospitalière bien que ce soit compréhensible après ce que j’ai fais. Je soupire, dépitée par ce que je vois. J‘avais combien de chance pour que je tombe sur le mec de tout à l‘heure ? Pas assez pour l‘éviter en tout cas…
Un fier sourire naquit au coin de ses lèvres. Il aurait pu m’effrayer si la trace rouge de ma chaussure n‘était pas inscrite sur son faciès. Toutefois, je me retiens de rire. _ Comme on se retrouve, affirme-t-il alors narquoisement. J‘espère que tu es un homme de promesses. _ Pourquoi, bizarrement, je n‘ai aucune envie de m‘excuser ? Demande-je sans conviction. En guise de réponse, j‘évite de justesse son poing qui frôle mon visage. Puis il enchaîne coups sur coups que j‘esquive tout aussi soigneusement que le premier. Je ne tiens pas à ce que le singe se retrouve blessé.
_ Tu vas te défendre ! zut ! On dirait une limace, s‘égosille-t-il à mon encontre. Le ouistiti s‘affole de plus bel et s‘échappe de mes bras. _ Attends, tente-je de le récupérer. Mais celui-ci n‘en fait qu‘à sa tête et de toute manière, je suis bloquée. J’aperçois aussitôt le singe grimper sur l‘épaule d‘un garçon calme aux cheveux argentés. Ce dernier regarde la scène sans broncher et ne semble pas s‘offusquer de cette compagnie forcée. Ça me chiffonne… Depuis combien de temps il est là ? C‘est un ninja ce type… ou quoi ? Je n‘ai même pas senti sa présence !
Mes pensées sont écourtées par le type aux cheveux noirs qui continue sur sa lancée, plus énervé encore qu‘au début. Cette fois, je pare son poing de ma main. Il semble stupéfait et retrouve son sourire malicieux. _ Tu as enfin décidé de passer aux choses sérieuses ? Parfait ! Cette fois ses attaques sont plus rapides et précises. J‘arrête de me défiler. Il arrive aussi à esquiver mes attaques de justesse. Il arrête ma jambe, puis je bloque ses mains. Nous nous faisons alors face, cherchant chacun à déstabiliser l‘autre. J’en profite pour lui poser la question : _ Pourquoi t‘être retenu auparavant ? _ … Le singe, dit-il après une hésitation tout en continuant de résister. Je vois pas l‘intérêt de lui faire du mal. _ Plus gentil qu‘il en a l‘air, murmure-je en souriant.
Soudainement, il se dégage. D‘abord étonnée de ce revirement, je m’attends à une parade. Mais en un éclair j‘aperçois quelqu‘un prêt à le frapper. Je réagis et en adéquation avec mon adversaire, nous mettons tous les deux, au tapis deux participants qui voulaient sans doute se débarrasser de deux concurrents, nous en l‘occurrence. Pour finir, nous nous regardons. _ Il vaudrait mieux faire une trêve, affirme-je alors. Il semble hésiter. _ Il a raison, déclare brusquement le garçon qui était resté à l’écart paisiblement, il serait même plus sage de coopérer. Finalement, il acquiesce de la tête, un peu à contrecœur, il me semble… Il souffle d’une manière exaspérée. Le singe comme s‘il avait compris qu‘il ne risquait plus rien, décide de revenir me voir et s‘approprie le haut de ma tête. Les deux jeunes hommes se remettent en marche. Je les suis, laissant les deux hommes inconscients dans l’allée. Je ne réalise pas encore très bien, mais j’ai comme l’impression que je fais équipe avec de drôles de zigotos.
_ C’est quoi ton nom ? Me siffle alors le garçon aux cheveux noirs. Moi, c‘est Castiel et lui Lysandre. _ Euh… Je suis Tsu… Je m’abstiens de continuer volontairement. J’ai presque faillit oublier que je ne dois dire sous aucun prétexte que je suis une fille. Je reprends alors aussitôt sans ciller : _ Tsuneo… et lui, c‘est… Aki, le ouistiti ! _ C‘est ton singe ? Fit-il surpris. Remarque, qui se ressemble s’assemble ! Puis il se met à rire. Décidément, il m’énerve ce type ! _ Non, ce n’est pas le mien ! Réplique-je sans montrer ma colère. Mais lui donner un nom permettra qu’il se sente à l’aise. _ Surtout qu’il se pourrait qu‘il fasse parti de la clé de l‘énigme, clama subitement le dénommé Lysandre. Rappelez-vous que : « Lorsque le vent soufflera, les deux singes réunis soutiendront le portique de l‘amour grandissant. »… Je balance ma tête en fronçant légèrement les sourcils. _ Je ne vois pas trop ce que ça veut dire… Peut-être devrions-nous trouver un second singe, suggère-je alors.
Ce dernier replonge dans ses songes réfléchissant certainement à l‘énigme. Son allure est droite, une main sous le menton et son air sérieux me fait instinctivement dire que c‘est une personne très calme, certainement quelqu‘un digne de confiance. Mais je sais que les apparences sont trompeuses et que je ne dois pas m‘y fier. L‘autre zigoto, Castiel, par contre est tout l‘inverse de celui-ci, emporté, excessif, loin d’être posé, irréfléchi et j’en passe… C‘est même une alliance étrange. Je me demande s‘ils se connaissent depuis longtemps. _ Bouaaah, s‘exprime tout d‘un coup celui-ci. C‘que vous êtes barbants ! Arrêtez de penser vous m‘donner mal au crâne ! Je lève les yeux aux ciels et j‘hausse les épaules. Quand comprendra-t-il que la situation est loin d‘être comique ? Il est pourtant loin d‘être bête, j‘en suis persuadée !
Nous arrivons encore à un croisement. Décidément, je suis de moins en moins sûre de l‘endroit où je me trouve. Castiel se retourne alors et demande : _ Gauche, droite ou tout droit ? _ Euh… Aucune idée… Réponds-je dubitative. _ Pfff… J‘ai pas envie de passer la nuit ! On prend celui là ! Il s‘engage alors vers le chemin droit devant lui. Alors que j‘allais le rejoindre, l’être perché sur ma tête, descend et me prend la main en poussant des petits cris et m‘indiquant un autre chemin. _ Les gars, je crois qu‘à gauche c‘est mieux… Ils s‘arrêtent alors et me regardent. Lysandre fait demi-tour et vient à ma rencontre alors que Castiel stoïque s‘écrie : _ J‘hallucine ! Vous préférez suivre un singe plutôt que moi ? Lysandre et moi, nous nous observons alors et comme d‘un accord, silencieusement nous poursuivons sur la route de gauche. Castiel soupire et tout en nous rejoignant, nous insulte de pas mal de noms d‘oiseaux dont nous nous occupons guère.
Étrangement sur le chemin, nous n‘avons rencontré personne. Notre guide nous amène alors devant deux immenses statues. Aki grimpe sur l‘une d‘elle et nous laisse planter là. _ Super ! Ironise le brun. V‘là où ça nous conduit de faire confiance à un animal ! On fait quoi maintenant messieurs les malins ? Demi-tour ? Vu l‘heure, on va rester bloqué là ! Et… _ Calme toi Castiel, s‘interpose Lysandre. Observe donc les statues. _ C‘est… deux singes ! Hurle-t-il étonné par sa découverte. P’tin, j’y crois pas !
Ses cris réveillent cinq gardiens armés de tiges de bambou qui sortent brusquement de derrière les statues et nous attaquent. Nous sommes tous les trois rapidement encerclés. Cette fois-ci, le combat s‘avère plus difficile et sérieux que ma chamaillade avec Castiel.
Nous nous prenons pas mal de coups bien que nous en évitons un maximum. Nous peinons pour pouvoir leur porter ne serait-ce qu’un coup même en s‘alliant… Les coups de tiges me rappellent ceux de mon père.
J‘attrape, je ne sais par miracle, un des bambous à la main et le retourne contre mon adversaire. Il est sonné. Dans ce laps de temps je m‘apprête à riposter pour aider les deux loustics, mais les moines se replient en formation. Interloqués, le combat cesse. Un des hommes nous questionne alors : _ Que dit le Dieu koala au vénérable serpent lorsque le soleil d’or et la lune d‘argent ne font plus qu‘un ? _ Bordel, j’hallucine ! Encore une énigme ! S’énerve Castiel. Z’avez rien d’autre à nous proposer ? Un des guerriers s‘approchent et lui donne un violent coup de bambou dans les jambes. Castiel se voit aussitôt affligé par une douleur qui le force à se mettre à genou. Il se crispe et serre les dents pour ne pas hurler. _ Mauvaise réponse, déclare un autre moine.
Il est clair qu‘avant d‘ouvrir la bouche, nous allons devoir nous concerter. Seulement, l‘irréfléchi de Castiel se met à proférer des insultes. Il croule maintenant sous la frappe du guerrier. Il ne peut s’empêcher de hurler. La phrase me rappelle une histoire que mon père me racontait étant petite, j‘essaye donc de trouver la réponse au plus vite pour cesser ses cris de douleur que je ne supporte plus. Une boule se noue dans mon ventre et dans ma gorge.
Une nouvelle plainte déchire l‘air. Je stresse. Encore une protestation et encore le sifflement de la tige s‘abattant avec fracas… Mais cette fois-ci, Castiel ne proteste plus. Le silence est revenu. J‘observe Lysandre qui a volontairement pris le bambou sur bras, déchiquetant ses habits et sa peau. Une légère blessure fait couler alors un peu de sang. L‘ambiance est pesante. Plus personne n‘ose bouger. _ Je me prosterne, tonne-je alors en brisant ce froid. _ Bonne réponse, affirme un moine avant de se retirer avec les autres.
Les garçons, enfin surtout Castiel, m’épie d’une étrange façon, comme si j’avais muté en cours de route… Lysandre tend ensuite sa main à Castiel, que ce dernier accepte pour se relever. _ Pourquoi tu as fais ça ? S‘étonne le brun. _ Nous sommes une équipe, non ? _ Pfff… T‘étais pas obligé, souffle-t-il, mais merci. Tiens, j’aurai juré qu’il était incapable de remercier quelqu’un.
_ T‘as quoi à sourire bêtement l‘avorton ? Se tourne-t-il vers moi. _ Je fais encore ce que je veux, réplique-je non sans une pointe d‘agacement. Et un merci d‘avoir éloigner les moines n‘aurait pas été de refus. _ T‘avais qu‘à trouver la réponse plus vite ! _ Quoi ? M‘exclame offusquée. Si tu n‘avais pas autant brailler, j‘aurai pu mieux me concentrer ! _ J‘ai trouvé la clé de l‘énigme, intervient Lysandre le plus posément qu‘il soit, mais j‘ai besoin de votre aide. Nous allons rejoindre Lysandre tout en se faisant face. Nos regards lancent des éclairs intenses en signe de défi. _ Bon, il suffit de tourner les statues au même moment, explique alors Lysandre.
Nous nous postons alors et oubliant nos querelles, nous faisons bouger les statues. Les deux singes se font maintenant face. Un déclic mécanique se fait entendre et les statues se penchent. Les sabres de marbres que les singes portent, soulèvent alors les buissons, laissant entrevoir un portique indiquant aussi la sortie du labyrinthe. Nous avons réussis.
Il se fait tard, nous attendons que l‘épreuve se finisse. Pour le moment, nous sommes sept à avoir franchis le portique. Castiel s‘impatiente. Il faut dire que nous sommes les premiers à être arrivés et que nous végétons depuis un moment. Une personne décide de nous expliquer qu‘à partir de maintenant, nous sommes intégrés dans l‘école et que nous n‘avons plus la possibilité d‘en sortir sauf sur autorisation exceptionnelle de Maître Yodashi. Elle nous apprend aussi que les chambres sont composées pour accueillir deux personnes et qu‘on peut choisir celui qui partagera notre chambrée. Bien évidemment si le nombre reste impair, un de nous sera seul.
Super, pense-je ironiquement, je suis prisonnière d‘un endroit strict, je n‘ai prévu aucun bagage et je n‘ai prévenu personne chez moi… Ça va pas être de la tarte pour garder mon secret mais j‘ai toute mes chances d‘être seule. Et ça, ce n’est pas négligeable.
Les minutes s‘écoulent, il n‘en reste plus que deux, nous sommes toujours sept. Plus qu‘une minute, je croise les doigts. C‘est à ce moment que décide d‘arriver, essoufflé, le dernier concurrent… Nous sommes huit, l‘épreuve est finie. _ Hé, zut !
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